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L'avenir de l'IA sera-t-il éthique ?

Femme qui porte casque realite virtuelle

Les applications innovantes de l'intelligence artificielle sont de plus en plus visibles au quotidien et ses bénéfices de plus en plus tangibles. L’IA s’immisce désormais dans tous les processus de la vie économique : optimisation des processus industriels, gestion des ressources humaines, marketing et relations clients, analyse financière, médecine ou services publics (…) et n’est plus réservée qu’aux innovations de rupture des industries de pointe.

Cependant, alors que de plus en plus d’acteurs (consommateurs, pouvoirs publics, dirigeants, salariés, data experts…) se rendent compte de l'intérêt de l’intelligence artificielle, notamment comme levier d’innovation économique et technologique, nombreux sont ceux qui craignent ses éventuelles dérives. La question de l’éthique de l’intelligence artificielle est donc nécessaire pour les années à venir et l’enjeu est de définir les contours d’une IA Responsable.

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

Pour la Commission européenne, “les systèmes d’intelligence artificielle sont des systèmes logiciels (et éventuellement matériels) conçus par des êtres humains et qui, ayant reçu un objectif complexe, agissent dans le monde réel ou numérique en percevant leur environnement par l’acquisition de données, en interprétant les données structurées ou non structurées collectées, en appliquant un raisonnement aux connaissances, ou en traitant les informations, dérivées de ces données et en décidant de la/des meilleure(s) action(s) à prendre pour atteindre l’objectif donné.”

Pour la définir plus simplement, l’IA représente toute technique permettant aux machines d’imiter l’intelligence humaine. 

Les fondements de l’intelligence artificielle

L’IA a été étudiée dès 1950 par Alan Turing, mathématicien britannique reconnu pour son test fondé sur la capacité d'une machine à tenir une conversation humaine. Elle a ensuite été officialisée aux États-Unis en 1956 par Marvin Minsky et trois autres chercheurs.  Elle représente ainsi un ensemble de sciences, théories et techniques qui permettront d’interpréter des données complexes recueillies à grande échelle.

Les avancées récentes en matière d'intelligence artificielle

Grâce au machine learning, au deep learning, au Big Data et à l’intelligence artificielle, de nombreuses applications de l’IA peuvent faciliter le quotidien des citoyens. L’intelligence artificielle prend aujourd’hui une place de plus en plus importante dans nos activités et représente un levier d’innovation et de progrès dans de nombreux secteurs.

    • Une jeune femme en visio avec une professeure

      Éducation

      Dans le domaine de l’éducation, l’IA bouscule les techniques d’enseignement et d’apprentissage. L’adaptive learning en est une illustration : elle permet un apprentissage sur mesure, adapté au rythme, aux besoins et aux progrès de l’élève.
    • Femme dans une usine d'industrie technologique devant un ordinateur

      Industrie

      En industrie, l’IA facilite l’automatisation des tâches répétitives. Véritable outil d’optimisation de la production, elle améliore aussi la maintenance des machines, la qualité de service et permet d'économiser de l’énergie. En lui déléguant les tâches chronophages voire dangereuses, les entreprises confient à leurs employés des missions à plus grande valeur ajoutée.   
    • Chirurgienne en salle d'opération

      Santé

      Dans le secteur de la santé, toutes les données agrégées permettent d’optimiser les diagnostics médicaux et de dépister précocement certaines maladies. L’IA ne remplace pas les médecins, mais les aide à remplir leur rôle plus efficacement. En dermatologie, l’intelligence artificielle identifie aujourd’hui 95% des mélanomes (Annals of Oncology, 2018). 
    • Homme en voiture cherchant sur sa tablette digitale intégrée au tableau de bord

      Transport

      Sur les routes, l’intelligence artificielle est capable d’anticiper l’entretien et le renouvellement des pièces des véhicules et donc de réduire les dépenses liées à la maintenance. Elle participe aussi à la sécurisation de la conduite en identifiant les panneaux, marquages au sol et feux de circulation. L’IA permet aussi d’ajuster la consommation de carburant. Objectifs : augmenter l'autonomie du véhicule et réduire les émissions de CO2.
    • Main effleurant des pousses dans un champ d'agriculture

      Agriculture

      Afin de limiter leur impact sur la planète, les agriculteurs ont déjà largement intégré l’intelligence artificielle dans leurs pratiques pour diminuer les intrants chimiques, prévenir les maladies des animaux, améliorer la qualité de la production de lait ou de viande et réduire la consommation en eau. Par exemple, une réduction d’un tiers des besoins en eau est possible grâce aux ombrières, système de volets pilotés par IA, qui s'ouvrent et se ferment pour moduler l'ombrage au sol et ainsi ajuster l'humidité, la lumière ou la température.
    • Une femme de profil assise souriant

      Services

      L’intelligence artificielle transforme l’expérience-client en profondeur. En ciblant précisément chaque profil, l’IA permet par exemple d'hyper personnaliser les contenus proposés sur les plateformes de streaming. Elle prend en compte les centres d’intérêt et les comportements des utilisateurs pour proposer des films et des séries qui seront assurément regardés. L’IA est aussi exploitée tous les jours par de nombreux utilisateurs pour le déverrouillage de leur smartphone par reconnaissance faciale ou quand ils écrivent au chatbot d’un service client.
    • homme devant un metro en marche

      Smart cities

      Les smart cities utilisent effectivement les technologies de l’IA pour perfectionner leurs services urbains et réduire les coûts. Des caméras identifient les zones embouteillées pour limiter le trafic et les accidents. Des capteurs mesurant la qualité de l’air, de l’eau, du bruit, les mouvements des personnes et des véhicules peuvent aussi aider les autorités à anticiper et à prendre les mesures nécessaires, avec des économies d’énergie à la clé.

    Les défis de l’intelligence artificielle

    Bien que les avancées de l’intelligence artificielle contribuent grandement à l’amélioration des méthodes de travail et à faciliter le quotidien des usagers, sa perception est mitigée et reste un sujet d’incertitude pour les citoyens. Ainsi, seuls 31% des Français estiment que le développement de systèmes d’intelligence artificielle présente plus d’avantages que d’inconvénients (IPSOS, 2022). 

    Du côté des salariés, seuls 40% s'attendent à un impact positif de l’IA et 43% craignent la suppression de certaines activités suite à l’adoption de l’IA dans leur entreprise (étude BCG GAMMA & Malakoff Médéric Humanis, 2019). Les collaborateurs, et en particulier les data experts, qui créent ou exploitent des systèmes d’IA sont à la recherche de sens dans leur parcours professionnel, et font part de leur volonté de s’impliquer dans des entreprises qui partagent leurs préoccupations en matière d’éthique.

    Non régulée, l’intelligence artificielle peut également générer des risques éthiques :

    Biais et discriminations 

    Le défi majeur de l’IA est qu’elle peut reproduire et amplifier des biais sociaux déjà existants. En pratique, un système d’IA peut favoriser une certaine catégorie de personnes par rapport à d’autres. À l’inverse, une IA surveillée permet, par exemple dans le cadre d’un processus de recrutement, d’effacer les critères discriminants d'appartenance ethnique, de genre et d’âge des candidats lors du traitement de CV. 

    Transparence

    On parle d’algorithme à effetboîte noire”, lorsque son modèle génère un résultat ou une décision difficilement explicable. Non régulée, elle peut donc avoir un impact sur la protection des utilisateurs finaux voire sur le respect des droits fondamentaux. Une mise en œuvre d’une IA éthique, transparente et responsable est donc primordiale.

    Interaction entre l’humain et les algorithmes d’IA 

    Les systèmes d'intelligence artificielle doivent être conçus pour favoriser et compléter les compétences des êtres humains, sans interférer sur leurs décisions. Afin de s’assurer que l’IA ne contraigne ni subordonne l’être humain, il convient de veiller à ce que les systèmes et processus d’IA restent sous la supervision et le contrôle humain.

    Le besoin d’un cadre juridique et opérationnel

    Si l’idée d’une norme revient régulièrement en France et en Europe,  il n'existe à l’heure actuelle que très peu de solutions opérationnelles pour les entreprises qui souhaitent avoir une approche responsable sur le déploiement de leurs algorithmes. D’autre part, les consommateurs et les collaborateurs disposent également de peu de moyens pour juger l’éthique des entreprises pour lesquelles ils travaillent ou qu’ils côtoient au quotidien.

    L’Union européenne a engagé une importante réflexion sur l’encadrement des systèmes d’intelligence artificielle au travers de plusieurs propositions législatives (AI ACT).  Positive AI ambitionne d’accompagner cette réflexion à deux égards : 

    • en anticipant, au service des entreprises, les exigences réglementaires en apportant des outils et un label ;
    • et en participant au débat par la force de proposition qu’elle constitue 

    Le besoin étant immédiat et au vu de ses enjeux majeurs, il est déterminant de ne pas attendre la mise en vigueur d’une régulation européenne, mais d’agir dès à présent pour proposer des solutions aux organisations souhaitant s’améliorer en matière d’IA Responsable.

Pour en savoir plus sur l'initiative Positive AI

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